Mon Amour

Quand mon songe est d'amour c'est votre corps que je vois votre regard pénétrant, votre coeur transparent. Mes seins sont toujours dressés à votre approche dans l'attente de caresses sensuelles et mon fourreau secret est humide pour cette tendresse que certains disent osée....
Mon Amour, vous effleurez les endroits désignés par les us et coutumes enivré de désir et de passion. Vous aurez pour moi, la plume et l'élixir. Tremble mon amphore précieuse sous vos doigts façonnant ma chair, s'ouvre le fruit délicat. Vous me faites favorite, royale, montrez-moi votre ardeur, couvrez-moi de votre chaleur.
Vos doigts d'orpailleur cisèle ma fleur Et, sous nos paupières mi-closes, nos âmes se froissent dans nos draps de la nuit dardant votre épée aguerrie.
Quand vous décrochez les étoiles sur mon ciel, c'est un récital orchestré par vos doigts. La source est là, bouillonnante, parfumée, sel de la mer, épices de la terre, laissant échapper une larme opaque, mon secret de femme. Votre langue revient, goûtant la suavité infinie de ce nectar.
L'ambroisie est là, coulant sans discontinuer. Vous devenez dieu, maître du plaisir... Votre langue remonte vers le petit monticule resté inexploré. Vous savez que le frôler, c'est déclencher le séisme, volcanique mouvement du corps secoué d'un tsunami sans retenue, accompagné d'une plainte rythmée selon son bon vouloir. La source devient fleuve et de la grotte s'écoule ce nectar aphrodisiaque que vous espériez depuis si longtemps.
Le plaisir se fait torrent, puis lac... Je me mue en déesse des eaux, ondine lascive, noyant votre visage sous une onde où la luxure l'emporte sur la pudeur.
Vous vous croyez le Maître... mais atteindre la naissance du monde, toucher aux secrets de la vallée, boire à la source, ces gestes ne font de vous que mon jouet dont vous n'êtes que l'esclave...

Ce soir, Mon Amour, je vous ai confié mon rêve, les étoiles étaient des diamants de lune .

R.