Jeudi 3 mai
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Je suis née, le 27 mai 1965 à en Haute Saône. C'était le jeudi de l'ascension, un signe peut-être.... La vie le
dira bien plus tard. Des parents adorables, un papa qui travaille fort et une maman très présente. Un frère, mon aîné de trois ans. J'ai des souvenirs qui reviennent très facilement. Un papa que
j'ai aimé, adoré, vénéré, j'en étais fière, très fière. Une maman qui criait constamment sur mon frère..... Normal il était terrible !
Je grandis tranquillement proche des miens. Le temps s'écoule, je suis une petite fille sage, réservée, je ne me souviens pas avoir eu de fessé de la part de mes parents. Nous vivons dans une
grande maison, des animaux autour de nous, chiens, chats, lapins poules canards, une vie de bonheur. Nous habitons un petit village de 90 ans habitants, tout le monde se connaît, nous sommes
presque tous cousins. Enfin beaucoup de familles ont un lien de parenté.
L'école est à quelques pas de notre maison !
Premier jour à l'école, je suis réservée, intimidée et l'institutrice me fait peur. Je suis une élève rêveuse qui suivra son chemin. Àpart lire
écouter les histoires et chanter. Le reste ne m'intéresse pas plus que ça. J'aime les jours fériés comme beaucoup d'autres enfants je suppose. Mais moi, je les passe avec mon père, les promenades
dans les bois, écouter le chant des oiseaux, repérer les pas des sangliers ou biches sont nos passions. Quels souvenirs agréables, mon père était chasseur, mais pas un chasseur qui tue un
chasseur qui se promène, admire, explique la nature. Il sait regarder écouter... Et moi, je suis là à ses côtés.
Nous partageons beaucoup de choses sur la nature, la vie. Et surtout j'apprends, j'écoute et je suis heureuse. J'ai quelques amies, mais ma vie est avec mon père. Ma maman me gâte, nous gâte avec
ses bons goûtés, toujours à la pour nous faire plaisir . Elle sait tout faire, elle cuisine à merveille, une maison tenue. Entre les conserves, les confitures, c'est sa vie. Mon père est
mécanicien, puis décide à 40 ans de reprendre des cours, le voilà cadre, Chef d'atelier, je suis fière, il a des ouvriers sous ses ordres . Je ne connais rien à la mode, j'écoute quelques
chansons à la radio. Mais ma vie est dehors.
Puis c'est l'âge du collège !
Terrible changement pour moi. Il faut prendre le bus, pour rejoindre Un petit bourg 15 km de chez moi. Moi qui ne connais que la campagne c'est la ville. Nous sommes beaucoup d'élèves, pas de
repaire, je suis perdu. Mon frère est là heureusement, il m'aide, me guide.
J'ai peur, peur des garçons et des filles aussi. Elles sont belles bien habillées. Moi je ne m'étais pas encore rendu compte que j'avais un corps, que j'étais une fille et qui allait bientôt
devenir une jeune fille. Certaines ont une forte poitrine, les garçons sont bêtes et gentils. On se moque de moi, de ma façon de m'habiller, de mes chaussures. Je ne comprends pas pourquoi .
Voilà les années collège qui commencent.. Je me fais des amies, enfin je partage d'autres choses que la nature, les arbres les animaux. C'est vers mon père à nouveau que je me tourne pour lui
expliquer que l'on se moque de moi pour ma façon de m'habiller de me chausser, ma coiffure. J'ai
11 ans, c'est un samedi, nous partons à la ville tous ensemble, mon frère fait la tête, il devait rencontre une copine, une fille ? Quelle idée …
Mon père me conduit dans un grand magasin de vêtements et là me dit : « Ma chérie, tu choisis ce que tu veux » Je rêve, c'est beau tout brille. De belles chaussures ! Finalement mon frère en
profite pour s'acheter quelques vêtements. Nous sommes gâtés. Puis le lendemain, ma mère me conduit chez le coiffeur. C'est un changement total ! Enfin ma mère aborde le sujet des règles, nous en
avions parlé et m'explique que j'ai de la poitrine, que mon corps change, il se pourrait que ce soit pour bientôt. Ça va trop vite pour moi ! J'ai peur et tant de questions arrivent dans ma tête,
des questions que je n'imaginais pas il y a encore quelques temps. J'ai mal au ventre, je suis fatiguée, je perds du poids. Mais tout ça je l'oublie vite quand revient le week-end. Mon père est
là mon frère aussi, il me casse les pieds très souvent et ma mère qui gère tout ça! J'avance dans la vie très lentement, je travaille assez bien mais, sans plus. J'ai des amies et mon regard sur
les garçons change avec le temps. Il y en a un qui me plaît, qui m'attire. Plus tard nous échangerons quelques sourires. Puis à la sortie du collège il me prend la main je me laisse faire. C'est
bon, mon corps frissonne et je me demande ce qu'il se passe. Puis juste avant de monter dans le bus, il me volera un baisé. Très surprise, je finirai par l'apprécier. Les filles de mon âge ont un
petit copain, sortent le samedi soir. Moi, je rêve à mes oiseaux, à la nature, je m'évade dans les bois. Mes années de collège coulent doucement, me voilà en classe de troisième, j'ai 14 ans
presque 15. Toujours aussi réservée, je travaille, fais mes devoirs à la maison et le reste du temps je le passe avec ma famille. Mon frère devient un homme, il s'amuse, bois et surtout drague.
Les filles défilent à la maison, ça fait rire mon père, beaucoup moins ma mère. Moi, je reste indifférente. Ma moyenne en français n'est pas terrible, alors mes parents décident de me faire
prendre des cours de soutien ! Je me rends deux fois par semaine chez un ami de la famille. C'est un homme de 603ans en retraite de l'éducation nationale. Il s'appelle André il est marié et son
épouse voyage beaucoup, elle s'occupe d'associations humanitaires pour la Roumanie. Ils habitent une maison un peu éloignée du village, très belle maison, avec une piscine, très rare pour
l'époque. Premier jour de soutien, je découvre la maison. Les murs du salon sont des bibliothèques de livres, Plus tard, il me laissera en choisir un par semaine, il me fera découvrir la musique,
Mozart, Beethoven,......... Je commence à apprécier sa compagnie, il parle de jolies choses, de littérature. J'avoue apprécier. C'est le printemps, il fait beau, nous allons sous sa tonnelle lire
et écrire, que c'est agréable ce calme et toutes ces fleurs. C'est le mois de juin, il fait chaud, difficile de me concentrer sur le français. Nous abordons les conjugaisons, je déteste la
conjugaison ! Après une bonne heure de travail, la chaleur est devenue accablante. Et c'est gentiment qu'André me propose de me détendre dans sa piscine. Je refuse en rougissant, prétextant ne
pas savoir nager et sans de maillot de bain hors de question ! Il comprend que je ne suis pas à mon aise et surtout réservée.
C'est l'heure de nous quitter, mais avant de partir, André me dit :
« jeudi nous travaillerons sur les différences, comme celles qui différencient le corps de l'homme et de la femme.
-Oui !
Alors, à jeudi !
Oui..........
R.
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